ATSEM : 33 propositions du CSFPT
ATSEM : les 33 propositions du CSFPT pour une évolution « nécessaire et urgente »
Le Conseil supérieur de la fonction publique territoriale a présenté, ce jeudi 2 février, son rapport sur les Atsem. Il y confirme notamment le besoin de fixer un "taux d'encadrement" (nombre d'agents par classe rapporté au nombre d'enfants), et considère qu'une réflexion sur le sujet doit être menée avec l'Éducation nationale. |
« Aujourd’hui, la reconnaissance du cadre d’emplois d’Atsem paraît en bonne voie et se manifeste par l’exigence d’un diplôme sanctionnant les qualités requises ou une expérience professionnelle avérée. Mais l’exercice des fonctions d’Atsem reste encore trop soumis à des pratiques locales ne permettant pas la meilleure évolution de carrière », observe le CSFPT.
Un déroulement de carrière qui s’est amélioré avec PPCR
Le Conseil sup’ relève toutefois qu’avec l’entrée en vigueur de l’accord « Parcours Professionnel Carrières et Rémunérations », les Atsem auront, dès cette année, un déroulement de leur carrière à partir du grade d’Atsem principal de 2e classe avec l’échelle C2 d’une part, et à partir du grade d’Atsem principal de 1ière classe avec l’échelle C3 d’autre part. Une amélioration qu’il convient de signaler, souligne le document même si l’accès par la voie du concours reste un parcours du combattant tant le nombre de postulants est exponentiel par rapport au nombre de postes offerts par les collectivités. Conséquence directe : un relèvement du niveau de concours.
Un passage en catégorie B
Dans un premier temps, le CSFPT recommande donc à ce que soit reconnu dans ce « cadre d’emplois les missions éducatives des Atsem » et à ce que soit clarifiée la fonction d’assistant auprès de l’enseignant. Cela passerait par quatre dispositions :
- Différencier la fonction d’entretien des Atsem de celle des adjoints techniques ;
- Reconnaître la fonction de tuteur et de formateur dans les missions du cadre d’emplois ;
- Intégrer les fonctions de régisseurs dans les missions d’Atsem ;
- Accorder une nouvelle bonification indiciaire (NBI) aux maîtres de stages et aux tuteurs.
Pour garantir un meilleur déroulement de carrière, le rapport suggère de « changer l’appellation du cadre d’emplois afin qu’elle corresponde davantage à l’ensemble des missions, tout en préservant la spécificité des écoles maternelles », et de « réaliser une étude pour faire le bilan des intégrations dans le cadre d’emplois en application de la loi Sauvadet ». Et, mesure défendue par toutes les organisations syndicales, le document préconise aussi de « faciliter l’accès en catégorie B pour les Atsem selon des conditions d’ancienneté et de qualification ».
Formations communes aux Atsem et aux enseignants
En matière de formation, il faudrait :
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S’agissant par ailleurs des concours, le CSFPT suggère d’augmenter leur fréquence, d’organiser le concours d’Atsem le même jour dans tous les centres de gestion et de conduire une étude d’évaluation pour en mesurer l’efficacité et de rétablir une épreuve d’admissibilité afin de permettre une meilleure sélection des candidats.
En outre, le rapport recommande de « modifier de manière transitoire la quotité des postes à pourvoir : pour le concours externe 30%, pour le concours interne 60% » mais également de créer les conditions favorables pour la préparation aux concours de catégorie B.
Un taux d’encadrement d’un agent spécialisé des écoles
Par ailleurs, pour améliorer l’environnement professionnel, le Conseil sup’ formule plusieurs idées. En premier lieu : établir une étude conjointe avec l’Éducation nationale pour définir un cadre réglementaire adapté. Par la suite, il conviendrait de « prévoir la reconnaissance dans le cadre d’emplois d’un temps de réunion en commun à l’école entre agents territoriaux et enseignants », « engager une mission avec les ministères concernés et les employeurs publics visant à traiter les enjeux des politiques publiques d’éducation et d’enseignement » mais aussi « préciser dans le cadre d’emplois la responsabilité hiérarchique exclusive de l’autorité territoriale et la responsabilité fonctionnelle du directeur d’école ». Ce qui suppose une modification du code des communes. Par ailleurs, il est souligné la nécessité de réaliser une étude sur la réalité du temps de travail des Atsem.
Enfin, alors que le collectif Atsem de France réclame un agent par classe, le CSFPT se contente de demander la fixation d’un taux d’encadrement (nombre d’agents par classe rapporté au nombre d’enfants) et de « conduire une étude afin de réinterroger l’évolution du taux d’encadrement sur le temps périscolaire et le temps de repas ». « Le [Conseil] considère [en effet] qu’il s’agit là d’un choix qui relève actuellement de chaque commune. Pour autant, une réflexion doit être conduite sur ce sujet majeur en étroite collaboration avec l’Éducation nationale.
À noter que pour faire suite à ce rapport, adopté à l’unanimité du CSFPT, la ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, recevra les organisations syndicales.
La Gazette des communes : Publié le
• Mis à jour le
• Par Claire Boulland