Communiqué Police Municipale

25/04/2016 10:34

  Communiqués de presse

Communiqué de la FA-FPT Police Municipale - Un rendez-vous manqué qui marquera durablement la relation entre les policiers municipaux et leurs employeurs territoriaux.

Si la FA-FPT Police Municipale prend acte de la position prise par les employeurs des policiers municipaux au travers de la décision du bureau de l'AMF. A contrario elle s'interroge sur la place que l'on souhaite donner aux polices municipales dans le cadre d'un contexte sécuritaire exacerbée et à la reconnaissance que l'on souhaite leur apporter.

Ces dernières semaines le débat autour de la place et de l'implication des policiers municipaux au côté de leurs collègues des polices étatiques n'a pas faiblit. Ce débat n'aurait dû être que le reflet de l'appui opérationnel, au quotidien, des policiers municipaux au service de la sécurité des français. Mais la teneur des échanges nous laisse perplexe.

L'examen du projet de loi renforçant la lutte contre la criminalité organisée, a été l'objet d'un vif débat autour de l'opportunité de doter ou non, les policiers municipaux de caméras mobiles. Notamment en la limitant aux seules zones de sécurité prioritaires, députés et sénateurs s'affrontant sur le sujet. Alors que la FA-FPT Police Municipale soutient l'usage des caméras piéton, la question sera tranchée en commission mixte paritaire. A contrario, les députés et sénateurs se sont accordés, dans le cadre de la Loi sur la sécurité dans les transports, pour renforcer la capacité d'intervention des policiers municipaux dans les transports publics. La FA-FPT Police Municipale n'avait manifesté aucune demande en la matière, mais cet appui opérationnel à quant à lui fait consensus chez nos parlementaires. Plus récemment, le Ministre de l'Intérieur à travers une circulaire, a appelé les policiers municipaux à renforcer les contrôles routiers aux côtés des forces de police étatiques, afin de lutter contre l'insécurité routière, en s'appuyant sur les nouvelles dispositions de la Loi Santé.

D'un côté, les policiers municipaux sont fortement sollicités au quotidien au regard du contexte d'insécurité que connait le territoire national. Implication saluée par le Président de la République, le Ministre de l'Intérieur et les Maires, pour ne citer qu'eux. Une implication à laquelle a souhaité s'associer l'Etat à travers un certain nombre de dispositions (financement des GPB, mise à disposition d'armes de poing, …), permettant ainsi aux élus locaux d'alléger la facture d'investissement de leurs collectivités en ce qui concerne les moyens opérationnels de leurs polices municipales et ainsi de satisfaire les attentes de leurs administrés en matière de sécurité. Une implication à laquelle le Ministre de l'Intérieur a voulu apporter une réponse, une reconnaissance indemnitaire, en proposant de réévaluer l'ISF des policiers municipaux.

Dans le même temps, ces mêmes élus locaux, satisfais de l'action de leurs polices municipales, se refusent d'exprimer leur reconnaissance à leurs agents au travers de la revalorisation de l'ISF proposée par le Ministre de l'Intérieur, alors même qu'ils conservaient le pouvoir de l'appliquer ou non localement. A croire que nos élus n'attachent plus d'importance à la sacro-sainte libre administration des collectivités territoriales, la proposition du Ministre de l'Intérieur et son acceptation par le bureau de l'AMF, ne les engageaient pas, mais adressait un symbole fort de reconnaissance aux policiers municipaux. Une libre administration qu'ils ne manqueront pas de faire valoir dès qu'il s'agira de s'engager ou non aux côté des forces de police étatique.

Nos employeurs ont raté une occasion de manifester leur attachement à leurs polices municipales, ils ont raté l'occasion de leur exprimer leur reconnaissance. Ils expriment ainsi une forme de désaffection à 20 000 agents, renvoyant ceux-ci à un rôle de simple outil de sécurité du quotidien à même de satisfaire le bilan d'un mandat. La reconnaissance passe également par la prise en compte de la dangerosité d'un métier, par des moyens matériels, notamment l'armement pour lequel nous sommes encore bien loin du compte. Par une reconnaissance statutaire et indemnitaire qui prenne en compte l'engagement jusqu'au sacrifice suprême de celles et ceux qui ont pris l'engagement de garantir la sécurité de leurs concitoyens.

Un rendez-vous manqué qui marquera durablement la relation entre les policiers municipaux et leurs employeurs territoriaux.